Ce blog a pour objectif d'évoquer des formes de création qualifiées ou considérées comme extrêmes en Russie. L'idée est non seulement de présenter l'oeuvre des artistes contemporains russes, mais plutôt de dégager les caractéristiques essentielles des rapports entre d'une part les formes artistiques et d'autre part le régime et les forces politiques de la Russie actuelle, ainsi que la réaction sur ses formes et leur rejet par la population. Vous trouverez ici mes réflexions personnelles sur le sujet, mais surtout une collection de textes, de documents et d'articles de différents auteurs qui vous permettront de comprendre mieux l'art contemporain russe dans ses controverses, mais aussi le paysage politique et social de la Russie.

dimanche 27 mars 2011

Avdey Ter-Oganian

Exposition Louvre Paris – Avdeï Ter-Oganian et l’art contemporain russe

2 octobre 2010 ()
Par Pierre Chantelois

La démocratie viendra-t-elle en Russie par ses artistes ? Il semblerait qu’il soit encore difficile de changer les mentalités dans l’ancienne capitale soviétique. Avdeï Ter-Oganian, d’origine russe, est un réfugié politique depuis onze ans en République Tchèque. Il est catalogué dans les artistes contestataires. Avdeï Ter-Oganian vit en exil parce qu’il est sous le coup de poursuites pénales dans son pays. Son crime? Il a découpé en public des icônes orthodoxes lors d’une foire artistique en 1998.


avdey ter organian artiste Exposition Louvre Paris   Avdeï Ter Oganian et lart contemporain russe
Avdey Ter Organian
Comme l’explique Ria Novosti, lors de la foire Art-Moscow, Avdeï Ter-Oganian a exposé des icônes orthodoxes sur lesquelles, moyennant une somme symbolique, il portait des inscriptions et des dessins obscènes, puis il s’est employé à les écraser avec une hache. Une heure plus tard, son stand a été fermé, et l’artiste a dû passer plusieurs heures au poste. Après l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre, il a quitté le pays et vit depuis sept ans à l’étranger. Il n’a depuis jamais pris le risque de revenir.
avdey ter organian Exposition Louvre Paris   Avdeï Ter Oganian et lart contemporain russe
Crédit photo : france24 - Extrait d'une œuvre de Avdey Ter-Oganian. Légende : "Cette œuvre est une atteinte aux symboles nationaux de la Fédération de Russie et au drapeau russe"
Du 14 octobre 2009 au 31 janvier 2011, dans le cadre de l’année croisée France-Russie, le Louvre présentera une exposition d’art contemporain russe : « Contrepoint » qui doit réunir une quinzaine d’artistes, choisis par Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de l’art contemporain au Louvre. L’artiste Avdeï Ter-Oganian Avdeï Ter-Oganian devait envoyer quatre œuvres, dont un tableau appelé : Radical abstractionnisme n°8, un rectangle noir sur fond rouge au-dessus d’un petit cercle blanc porte la légende : « Cette œuvre appelle à commettre un attentat contre l’homme d’Etat V.V. Poutine dans le but d’arrêter son activité étatique et politique ». Moscou n’a pas apprécié. Andreï Boussyguine, un vice-ministre russe de la Culture, a une opinion bien arrêtée sur l’œuvre d’Avdeï Ter-Oganian : « les toiles abstraites d’un artiste contestataire interdites d’exposition au Louvre pourraient inciter à la haine et à la violence. Les oeuvres d’Avdeï Ter-Oganian représentent des toiles abstraites (…) avec des inscriptions qui pourraient être comprises comme des appels à un coup d’État et l’incitation à la haine ethnique et religieuse ».
L’artiste ainsi incriminé expose déjà ses toiles au Musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne, et au centre d’art contemporain russe Garage. Par une décision de Moscou, Avdeï Ter-Oganian n’aurait pu exposer au Louvre. Ce dernier a aussitôt riposté en adressant une lettre à la commissaire de l’exposition, Marie-Laure Bernadac, accusant les autorités russes et l’aile droite de l’Église orthodoxe de s’en prendre régulièrement aux artistes, notamment ceux qui s’essaient à critiquer la religion. Par suite de la décision de Moscou, sept artistes avaient déclaré qu’ils ne participeraient pas à l’exposition en solidarité avec Avdeï Ter-Oganian qui leur avait adressé une lettre ouverte. Ce qui faisait dire à l’artiste censuré, sur son blogue, que le boycott de l’exposition « va accentuer un conflit absurde entre l’art et le pouvoir. Mes œuvres ont été créées pour cela et ont illustré l’idiotie des idiots ».
Anatoli Korolev, commentateur politique RIA Novosti, écrivait déjà en février 2005 : « Soixante-dix ans de censure soviétique ont créé l’environnement psychologique du tabou absolu: tabou sur l’érotique, tabou sur la satire, tabou sur tout ce qui portait atteinte au prestige du pays. Impossible de les énumérer tous. Et c’est cet héritage d’innombrables tabous qui a fini par se retrouver dans le collimateur des maîtres contemporains qui se délectent en faisant de l’épate. Si à Paris ou à New York un acte artistique extrême n’étonne guère, en Russie toute désinvolture tourne au scandale, et fait de l’artiste le héros des journaux et de la télévision, mais aussi des instances judiciaires ».
Après des pourparlers entre Paris et Moscou, les autorités russes ont, ce vendredi, donné leur feu vert pour que le Louvre expose finalement l’œuvre d’Avdeï Ter-Ogania. Embarrassé mais décidé à tenir bon, tout indique que le Louvre avait engagé des discussions pour parvenir à débloquer la situation et obtenir que la totalité des œuvres soit présentée, C’était un « tout ou rien ».
Le site Louvre pour tous rappelle un épisode similaire, en 2007, qui s’était déroulé à l’exposition Sots Art : « À l’époque, la censure émanait du ministre russe de la Culture Alexandre Sokolov qui avait qualifié d’ordurières les œuvres incriminées signées d’artistes qu’on retrouvera au Louvre comme les fameux Blue Noses. Depuis, le ministre jugé trop rétrograde a laissé la place à Alexandre Avdeev, francophile et ancien ambassadeur de Russie à Paris qu’on disait plus libéral (déjà dans la maison lors de l’affaire Farewell à l’époque soviétique). Aujourd’hui, celui-ci brille étrangement par son absence ».
Les relations franco-russes en matière d’art ne cessent de faire jaser les milieux spécialisés. Encore une fois, Louvre pour tous en fait état : « La France se retrouve prise dans ses contradictions. La realpolitik d’un côté, avec des marchés à la clef, de l’autre son aura de pays de liberté, élément que rappelle Ter-Oganian dans sa lettre. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que la France se soit montrée digne de cet héritage ces derniers mois. Ainsi, en cette année d’amitié franco-russe dans le domaine culturel, on aura vu Nicolas Sarkozy remettre, sur sa réserve personnelle, la Légion d’Honneur à Zourab Tsereteli, le pire des artistes russes, aussi médiocre que proche du pouvoir et régnant comme un empereur sur la vie culturelle russe. Celui-ci aura été omniprésent dans les manifestations en France comme il le fait dans tous les pays, suivant le pouvoir dans tous ses déplacements, manière de placer partout ses sculptures immondes et d’asseoir un peu plus sa notoriété imméritée ».

dimanche 20 mars 2011

Avdey Ter-Oganian

Accueil > Musées > France-Russie 2010

L’artiste russe censuré se refuse au Louvre

Bernard Hasquenoph | Louvre pour tous | 1er/10/2010 | 16:19 |


Malgré la levée de la censure de ses oeuvres, Avdeï Ter-Oganian appelle toujours au boycott de l’exposition d’art contemporain au Louvre par solidarité avec un artiste russe réfugié en Bulgarie et menacé d’extradition

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Ter-Oganian sur son blog ©DR
01.10.10 (actualisé à 19h15) | Une dépêche AFP informait à la mi-journée que le musée du Louvre avait finalement obtenu du gouvernement russe la levée de la censure et la venue en France des oeuvres controversées de l’artiste Avdeï Ter-Oganian (Авдей Тер-Оганян), réfugié politique depuis onze ans en République Tchèque. Notamment un tableau abstrait légendé : "Cette oeuvre appelle à commettre un attentat contre l’homme d’Etat V.V. Poutine dans le but d’arrêter son activité étatique et politique". Le musée indique que l’exposition aura bien lieu "avec l’ensemble des artistes et des oeuvres que nous nous proposions d’inviter pour cet événement".
Cependant l’artiste fait savoir sur son blog - ici en anglais et là en russe - qu’il refuse que ses oeuvres soient exposées tant que le cas de l’artiste Oleg Mavromatti (Олег Мавроматти) n’est pas réglé, ce qui était la deuxième revendication de sa lettre ouverte adressée au Louvre, nominalement à Marie-Laure Bernadac, commissaire française de l’exposition, mais également aux ministères russes de la Culture et des Affaires étrangères. Sans cela et même avec l’autorisation de sortie de ses oeuvres pour la France, Ter-Oganian maintenait son appel au boycott de la manifestation. L’artiste précise qu’il "n’a pas donné à Marat Guelman (son agent) d’autorisation écrite pour présenter ces œuvres dans cette exposition, et malgré le fait qu’il en est l’organisateur, le Louvre n’a pas le droit de le faire sans (sa) permission".
Oleg Mavromatti est un artiste russe de la même génération qu’Avdeï Ter-Oganian. Comme lui, il a fui la Russie, pour sa part en 2000, après une performance de body art où il simula une crucifixion jusqu’à la scarification afin de dénoncer la collusion entre le pouvoir et l’Eglise orthodoxe et les atteintes à la liberté d’expression en Russie. Poursuivi en justice, il a obtenu le statut de réfugié politique en Bulgarie, nationalité de sa compagne Boryana Rossa avec qui il a fondé le groupe artistique Ultrafuturo (+ d’infos sur Mavromatti).
Dans sa lettre ouverte au musée du Louvre datée du 26 septembre, Avdeï Ter-Oganian fait état de l’impasse dans laquelle se trouverait actuellement Oleg Mavromatti qui vit depuis dix ans entre la Bulgarie et les Etats-Unis. En août dernier, le consulat russe de Sofia lui aurait refusé le renouvellement de son passeport et l’aurait informé d’une possible mesure d’extradition vers la Russie. En attendant, il pourrait être incarcéré. Ter-Oganian dit craindre le pire pour son ami et qu’il n’est plus ici question d’art abstrait mais de "la vie d’un homme".
Dans une interview accordée à Radio Liberty le 15 septembre 2010, Oleg Mavromatti explique que c’est la deuxième fois, en dix ans, qu’il renouvelle son passeport. La première fois, il y a cinq ans, il n’avait eu aucun problème mais depuis les règles administratives ont changé et c’est le FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), successeur du KGB soviétique, qui s’occupe désormais du contrôle des passeports. Ce sont ces services qui lui auraient refusé le renouvellement. Il se dit actuellement sans papiers, dans l’attente d’une décision du procureur.
La lettre de Ter-Oganian, au-delà de son propre cas, entendait dénoncer la détérioration générale des droits de l’homme en Russie, qui atteint également le monde artistique comme on a pu le voir récemment avec le procès d’Andreï Erofeev et Youri Samodourov. Par ailleurs, dans un texte explicatif publié par France 24, il dit refuser faire la promotion de l’art moderne de la Russie à l’étranger "alors que des artistes sont persécutés sur (son) sol" et informe de l’ouverture d’un blog de soutien à Mavromatti : http://community.livejournal.com/mavromatti/.
C’est pourquoi, Avdeï Ter-Oganian persiste à appeler les autres artistes russes invités en France au boycott de l’exposition du Louvre qui doit normalement débuter dans deux semaines.
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Au Louvre © Bernard Hasquenoph

dimanche 13 mars 2011

Avdey Ter-Oganian


Un artiste russe menace de boycotter une exposition au Louvre


Extrait d'une œuvre de Avdey Ter-Oganian. Légende : "Cette œuvre est une atteinte aux symboles nationaux de la Fédération de Russie et au drapeau russe"
L'exposition "Le contrepoint russe" devait promouvoir l'art contemporain provenant de Russie, en Europe. Mais devant la censure imposée par le Kremlin sur certains artistes russes, ceux-ci menacent de boycotter l'évènement.
Le ministre russe de la Culture était particulièrement critiqué en Russie pour avoir interdit à l'artiste Avdey Ter-Oganian d'exposer ses œuvres au Louvre.  Il a donc finalement cédé et accepté que le musée français présente les œuvres du plasticien, pourtant considérées comme hostiles à Vladimir Poutine. Parmi ces travaux, le tableau "Radical abstractionism, n°8", était jusqu'à présent retenu en Russie au motif qu'il pouvait être interprété comme un "appel à un coup d'État".  
Après des discussions avec les autorités russes, le Louvre est parvenu à débloquer la situation. En parallèle sept artistes russes avaient menacé, par solidarité, de boycotter l'exposition si les œuvres n'étaient pas exposées.
Aujourd'hui c'est Avdey Ter-Oganian qui s'exprime. Pour lui le débat ne doit pas s'arrêter là. Il affirme que sans un geste du Kremlin pour les artistes poursuivis, il refusera d'exposer ses œuvres.
L'exposition "le contrepoint russe" devrait se dérouler du 14 octobre 2010 au 31 janvier 2011 au musée du Louvre.
 
Quelques-unes des oeuvres abstraites de Avdey Ter-Oganian.
Contributeurs

"Je ne veux pas que la Russie puisse faire la promotion de son art moderne à l'étranger, alors que des artistes sont persécutés chez eux "

Avdey Ter-Oganian est un artiste d'origine russe. Il vit actuellement à Prague, en République tchèque où il a reçu l'asile politique.

Ces derniers temps en Russie, les attaques menées par l'Église et les censeurs contre la liberté d'expression se sont multipliées. Le gouvernement tente de combattre l'idéologie communiste et il n'a rien trouvé de mieux que de la remplacer par le nationalisme, le patriotisme et le christianisme orthodoxe. Et il s'associe avec l'Église quand il s'agit de persécuter les artistes. Il y a douze ans, on m'a condamné pour avoir offensé l'Église. Il y a dix ans, la même chose est arrivé à Oleg Mavromatti, et plus récemment aux conservateurs de musées Andrey Yerofeyev et Yuri Samodurov. Andrey Yerofeyev a même été licencié de la galerie d'État Tretiakov qu'il dirigeait. 
"On m'a dit que mon travail incitait à la haine religieuse et à l'assassinat de Vladimir Poutine"
Et voilà qu'on a à nouveau envisagé d'interdire l'exposition de mes œuvres au Louvre pour les mêmes motifs : mon travail incite à la haine religieuse et à l'assassinat de Vladimir Poutine etc...
Le centre d'art moderne russe, qui détient mes œuvres, a d'abord tenté de taire le scandale. Une fois de plus, on m'a proposé d'imprimer mes œuvres ici à Prague et de les envoyer au Louvre. Mais je n'ai pas souhaité me taire et je voulais attirer l'attention du public sur le problème de la censure.
J'ai écrit des lettres aux ministres russes de la Culture et des Affaires Etrangères, pour expliquer mes réclamations. Des gens pensent que j'ai quitté le pays et que je mène une vie heureuse. Mais ce n'est pas le cas. Je suis un artiste russe et je veux vivre et travailler en Russie, sans risquer la prison. Ce que je voulais c'est que mon travail soit envoyé officiellement et non clandestinement.
Mais je  souhaite aussi que la Russie s'occupe de la situation de mon collègue, l'artiste Oleg Mavromatti. Il y a dix ans, il a fait une performance au cours de laquelle il s'est crucifié. Les autorités l'ont accusé d'avoir offensé les chrétiens, d'inciter à la haine religieuse et l'ont poursuivi. Il a dû émigrer, il vit aujourd'hui entre la Bulgarie et New York.
Il y a trois semaines, son passeport a expiré. Il est allé au consulat russe de Bulgarie pour en demander un nouveau, mais on le lui a refusé. On lui a dit qu'il était considéré comme un criminel en cavale et qu'il devait rentrer en Russie pour comparaître. Il a donc le choix entre aller en prison en Russie pour au maximum 5 ans ou vivre dans l'illégalité à l'étranger.  Cette situation doit être réglée.  Avec plusieurs artistes, eux aussi exposés au Louvre, nous avons créé une communauté en ligne pour le soutenir.
"L'État a beau autoriser l'exposition de mon travail, je refuse de participer à cet évènement tant que le problème de la censure de l'artiste Mavromatti ne sera pas, lui aussi résolu"
L'État a beau autoriser mon travail, je refuse de participer à cette exposition tant que le problème de Mavromatti ne sera pas résolu. Je demande que mes œuvres ne soient pas exposées tant que Mavrommati n'aura pas de passeport. C'est plus important que mon travail qui peut être autorisé aujourd'hui mais interdit à nouveau demain, Mavromatti lui, risque la prison.
Je comprends très bien que le Louvre est dans une situation difficile aujourd'hui et je ne veux pas blesser les gens qui y travaillent. Ils ne sont pas responsables de la situation actuelle. Mais je ne veux pas que la Russie fasse la promotion de son art moderne à l'étranger alors que des artistes sont persécutés sur leur sol. Le ministre russe de la Culture accuse les Français d'avoir choisi des œuvres sans savoir ce qu'il y avait écrit en dessous. Ils ont même dit que les visiteurs français pourraient être offensés par mon travail et que la "réputation du Louvre en pâtirait". C'est ridicule. Les Français sont capables de décider par eux-mêmes. Le ministre ferait mieux de se faire du souci pour sa propre réputation."

Les oeuvres polémiques d'Avdey Ter-Oganian


Légende : "Cette oeuvre insulte publiquement sa sainteté Alexis II, patriarche de toutes les Russies"

Légende : "Cette oeuvre dénigre la dignité des Russes et des juifs"

Légende : "Cette œuvre a été créée pour le plaisir esthétique." 

Légende : "Cette œuvre parle de prostitution".

dimanche 6 mars 2011

Avdey Ter-Oganian


David Riff: Ter-Oganian’s Real Object of Ridicule

David Riff
Ter-Oganian’s Real Object of Ridicule
The whole story looks like another episode of the same old soap opera. Once again, the Russian Ministry of Culture is refusing to bring contemporary art to France. This time, it is a series of graphics called “Radical Abstractionism” by Avdei Ter-Oganian that was supposed to be shown at an exhibition at the Louvre. “The Ministry of Culture and the Russian Cultural Protection Agency didn’t let out these works because of their content,” said NCCA general director Mikhail Mindlin. They had an “unfriendly and provocative quality” and would incite political scandal and religious discord. In particular, Mindlin cites the combination of green and black in a piece overtly-ironically labelled as a provocation of hatred against Islam.
Several prominent participants of the exhibition have already reacted to this latest outburst of censorship: artists Yuri Albert and Diana Machulina have written open letters in which they announce that they are boycotting the exhibition unless Ter-Oganian’s work is included, and further open letters are rumored to follow. In that sense, something has changed. Artists have begun to politicize the conditions of their work, making use of their right to refuse participation. As Diana Machulina puts it, they are protesting not only this concrete case but “the triumph of ideological censorship that has beset the Russian Federation, along with the desire to prevent any possibility of irony or critique.”
So why were these particular works censored? “In connection with their content,” says Mikhail Mindlin, and by that he means the work’s textual dimension. Content is defined as the immediate presence of “unfriendly and provocative” topics, as a collection of keywords in an html metatag. It’s the mere mention of Islam, prostitution, or the Russian constitution that offends. A certain combination sets off a McCarthyist alarm. It is exactly this kind of tripwire reaction that the artist wants to provoke, showing how the managerial-administrative logic of the state rests upon stupid binary procedures that ignore the real content of the piece.
Because the real content of this particular series by Ter-Oganian is a little more complex. It is “offensive,” no doubt, but not to Muslims, Jews, or Russian Orthodox believers. Actually, the real object of his critique is art and the figure of the artist, as is almost always the case in his work. The whole point of this particular series is that there is a huge gap between the accusatory caption (an inverse image of the artwork’s political claim) and the image in question. They are clearly at odds, like in Magritte’s “Ceci n’est pas une pipe.” That is, if one looks at the pictures themselves, they are not radical;  one sees very little that might be inflammatory, except for iconic colors, or the schematic snout of a pig. These pictures are funny because they are impotent; that is, they are so “abstract” that even a superficial political reference uncoded through accusation cannot rouse anything but a smirk.
So, Avdei Ter-Oganian’s point is not just to make fun of over-vigilant bureaucrats. He also wants to ridicule contemporary art’s tendency to couch politics in opaque “abstractions” that, once named, serve as symbols of a critique they no longer perform. That is an old problem from the heyday of modern art in the early-to-mid 20th century, and one that became relevant again in the mid-2000s, when many former radical artists all over the world made a turn toward “formalism,” aestheticism, and the autonomy of art without ever relinquishing the radical claim of their work. In Moscow, one of the first battle cries of that turn was “abstraction,” called out by Anatoly Osmolovsky, formerly one of the most radical artists of the 1990s. Though the term was soon abandoned (it sounds naive), a more neutrally post-minimalist version of “urban formalism” came to dominate the Moscow art scene, always maintaining the claim of being secretly politically radical. Now, as a crisis-hardened bourgeoisie seeks to discard the remnants of glamor, and as the state looks to visualize its ideology of nano-modernization, that local brand of ‘political minimal’ looks more and more attractive as a new official language. But only as long as “content” remains safely hidden in the folds of form. When this kind of art is challenged and censored, when its content is named and revealed, its own political claim collapses. As the ridiculous and even ornamental pictures of Ter-Oganian’s “Radical Abstractionism” show. By engaging in self-censorship through abstraction, former radicals prove that reality itself is far more radical than any of their forms. Ter-Oganian reveals this as a self-cancellation that collapses into stupidity. Now not just in art, but in real life.
This essay was originally published in Russian on Openspace.ru: http://www.openspace.ru/art/events/details/18016/.
Images © Avdei Ter-Oganian / www.guelman.ru. The captions on the works read, respectively, as follows: “This work is designed to incite religious hatred,” and “This work calls for the violent overthrow of the constitutional regime of the Russian Federation.”